LA GRANDE HISTOIRE DE L’ÉCLAIRAGE URBAIN.

Si l’éclairage public électrique est aujourd’hui une réalité coutumière, il ne faut pas oublier que pendant longtemps il ne fut au mieux qu’une chimère, au pire une véritable hérésie. Et bien que l’on ait longtemps cherché à mettre en lumière les rues des grandes villes, le chemin jusqu’à la fée électricité fut semé d’embûches …
Focus sur la véritable épopée de l’éclairage urbain.

Les prémices de l’électricité en France.

Dès le Moyen-Age, l’homme cherche à mettre en place un système rudimentaire d’éclairage public, à l’aide de flambeaux. Cela tout à la fois pour s’orienter dans le noir et décourager les malfaiteurs qui profitaient de l’obscurité pour accomplir leurs méfaits. Et ce d’autant plus dans les villes où meurtres et brigandages étaient monnaie courante. Ainsi, en 1318, le roi Philippe Le Long (Philippe V) ordonnera la mise en place d’une lampe de fortune au tribunal de Châtelet, lieu privilégié des bandits. Et quelques siècles plus tard, en 1524 et 1558, le Parlement décide de généraliser la pratique en incitant les bourgeois à poser des bougies à leur fenêtres pour éclairer les rues parisiennes. Le tout à leurs propres frais. Cependant, au vu du prix des bougies, la mesure n’est que très peu suivie d’effets. Il faudra alors attendre le XVII ème siècle pour que les lanternes envahissent les rues des grandes villes, l’éclairage devenant alors une préoccupation inhérente à l’Etat contre redevance des citoyens. A partir de ce moment, les lanternes se démocratisent et ne cessent de se perfectionner tandis que le XVIII ème siècle voit l’arrivée de l’éclairage public au gaz.
Pour autant, il faudra attendre 1844 pour que l’électricité vienne donner à l’éclairage l’allure que nous lui connaissons aujourd’hui. Même si cela n’était initialement qu’éphémère et ne ressemblait en rien à notre gestion moderne de l’éclairage public. Cela parce que l’éclairage électrique apparaissait alors davantage comme une prouesse moderne que l’on mettait en place uniquement lors des grandes occasions et de manière non permanente. Ce n’est qu’en 1878 qu’un premier test d’éclairage électrique à grande échelle fut mis en place ; avenue de l’Opéra.
A partir de ce moment, et malgré de nombreuses péripéties à venir, l’éclairage électrique allait faire entrer les rues de France dans la modernité …

Marseille : une électrification tardive.

Ceci dit, si le pays entier se passionne pour l’éclairage électrique, la belle Marseille semble faire de la résistance. Et en dépit de son statut de grande ville, elle ne sautera le pas qu’en 1928 ; date à laquelle elle renoncera pour toujours à l’éclairage à gaz. Et cela alors même que ses voisines immédiates (dont la ville d’Aubagne) avaient emboité le pas à Paris bien plus tôt ! Mais le cas de la cité Phocéenne était un peu plus compliqué …
En effet, Marseille avait signé en 1856 (alors même que l’éclairage électrique faisait ses tous premiers pas) un contrat liant la ville pour cinquante longues années à la  Société anonyme de l’éclairage au gaz et des hauts-fourneaux et fonderies de Marseille. Contrat qui l’empêchait alors d’avoir recours à la fée électricité au profit du gaz.
Pour autant, l’éclairage électrique n’en était pas complètement absent puisque, de manière périodique, on l’utilisait en ville pour illuminer certains monuments. Ainsi, en 1879, c’est le Palais Longchamp qui fut illuminé le temps d’une exposition industrielle. Tandis que le phare du Planier flirtait avec l’électricité depuis 1881. Enfin, en 1889 et dans le cadre des célébrations du centenaire de la Révolution Française, c’est l’Arc de Triomphe de la porte d’Aix qui sera à son tour illuminé à l’électricité. Mais c’est en 1944 que débutera réellement la grande histoire de l’éclairage public électrique à Marseille avec la nationalisation de la société Electricité de Marseille par un certain Raymond Aubrac. Et la mise en place d’un éclairage public et électrique urbain.
Désormais, Marseille ne connaîtrait plus jamais l’obscurité …

Cet article est une contribution libre rédigée par un auteur partenaire et non par la société elle-même.

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